trinkle sextet portraits de Thelonious Monk
 
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Trouver une expression orchestrale à l'espace monkien, donner à la texture une plasticité aussi multiforme que celle du piano de Monk : tel est le désir de ce projet d'écriture pour sextet, porté par Pierre Fargeton (arrangements). Avec quatre vents et une rythmique sans instrument polyphonique, trinkle sextet relève le défi audacieux de repenser Monk en relief et en couleur.


Répertoire :

Le répertoire ne comporte que des thèmes de Monk, chaque fois revisités par un projet d’écriture original et varié. Parmi eux : Reflections, Pannonica, Blue Monk, Ba-lue Bolivar Ba-lues are, Hackensack, Let’s cool one, Four in one, Boo-boo’s birthday...


Portraits au crayon :


Monk est paradoxalement l’un des improvisateurs les plus fascinants pour qui fait foi d’écrire la musique, l’un des plus fascinants aussi du point de vue de la forme – quoiqu’il n’ait joué que sur des structures classiques (blues, 32 mesures etc.). Il y a chez Monk comme une dimension supplémentaire de l’espace musical, qui n’existe pas avant lui, pas souvent après non plus, et qui « appelle » à l’écriture. L’enjeu du discours s’est déplacé avec Monk : la bonne mélodie, la petite phrase, les bons accords, tout cela n’a pas disparu mais n’a plus de sens pour soi-même, car tout concourt désormais à une jouissive géométrie sonore dans laquelle la matière se forme et se déforme d’une manière aussi logique qu’imprévisible. Voyez plutôt Monk à l’université d’Oslo en 1966, prendre sur Blue Monk un solo dont la matière semble faite d’un caoutchouc sonore auquel le piano donne les formes les plus inattendues :



C’est cette plastique monkienne qui ouvre à l’écriture orchestrale des possibilités nouvelles au travers desquelles l’arrangement n’est plus un habillage coloriste de la matière première, mais une danse de figures sonores abstraites qui apparaissent, disparaissent, se développent ou s’enrayent, avec toujours en main, le flambeau vivant d’un thème de Monk.


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